La monnaie libre

La monnaie actuelle : une monnaie privée et encastrée dans la dette

Beaucoup de gens l’ignorent, mais dans le régime capitaliste, la monnaie est créée non pas par l’Etat ou la Banque Centrale, mais par les banques privées ! Ce sont elles qui créent la monnaie à partir de rien à chaque fois qu’elles accordent un crédit : c’est donc par la dette que l’argent entre dans l’économie. La monnaie est encastrée dans la dette. Autrement dit, à chaque fois que l’on injecte un euro de monnaie supplémentaire dans le circuit économique, cela crée un euro de dette supplémentaire.

Et quand le crédit est remboursé, la somme d’argent correspondant est détruite – avant d’être re-créée lors d’un nouvel emprunt. La monnaie est donc sans cesse créée et détruite, la masse monétaire (c’est à dire l’ensemble des euros en circulation dans l’économie) résultant du décalage entre le flux des nouveaux crédits, qui alimentent une création monétaire permanente, et le flux des remboursements des anciens crédits arrivés à échéance, qui équivalent à une destruction monétaire permanente. Il faut toujours que des agents s’endettent pour maintenir la masse monétaire.

 

La monnaie qu'il nous faut : une monnaie publique et libérée de la dette

En régime équitéiste, au contraire, on établirait un contrôle démocratique de la création monétaire par un Institut d’émission public, et la monnaie ne sera plus créée en contrepartie des dettes comme c’est le cas de la monnaie bancaire actuelle : il n’y aura plus besoin que l’État, les ménages ou les entreprises s’endettent pour maintenir la masse monétaire.

Une telle réforme permettra d’effacer la moitié de la dette publique sans faire défaut de paiement auprès d’un tiers, ni rembourser à force d’austérité budgétaire ou de planche à billet inflationniste : il s’agit juste d’un nouveau mode d’émission fondé sur des normes comptables plus pertinentes qui suppriment la dette fictive liée à la création monétaire dans le système actuel.

Par la suite, toute nouvelle injection de monnaie dans l’économie passera par des subventions aux investissements stratégiques (transition écologique, hôpitaux, etc.) dès qu’il est nécessaire de relancer l’investissement, ou par une allocation monétaire aux ménages (ce qu’on appelle la “monnaie hélicoptère”) s’il faut relancer la consommation (investissement et consommation étant les deux composantes de la demande globale que les politiques monétaires et budgétaire permettent de réguler, pour atteindre le plein-emploi).

Pour aller plus loin : les travaux universitaires en économie d'Augustin Sersiron